Trouvez un psychologue est simple, il suffit de consulter l’annuaire ou de cliquer sur internet pour trouver l’adresse d’un praticien.
En revanche, trouver un psychologue correspondant à vos attentes s’avère plus difficile. Un thérapeute très compétent peut ne pas vous convenir malgré ses connaissances. Cela ne suffit par pour un travail efficace et durable.
Le début d’une thérapie commence par le travail de recherche et la création du lien thérapeutique qui permettra de sortir de la situation problématique.
Les besoins du patient
Le choix du psychologue se fera en fonction des besoins et de la personnalité du patient. Il doit se sentir à l’aise et surtout être désireux de de discuter et de soulager son fardeau en toute confiance. On pourrait dire qu’il doit « jouer le jeu ». C’est-à-dire se livrer en toute confiance et être prêt à se remettre en question et recevoir un avis objectif sur sa personne. Trouver un bon psychologue passe beaucoup par le bouche-à-oreille en sachant qu’un psychologue ne peut suivre deux personnes qui se connaissent bien.
En revanche il pourra vous adresser à l’un de ses confrères qui utilisera les méthodes adaptées à votre trouble et à votre personnalité. Ce rôle peut être joué par le médecin traitant également qui a pu constater l’effet des thérapies de tel ou tel praticien sur ces patients et qui pourra vous conseiller. Cela peut prendre du temps, ne foncez pas tête baissée chez le premier psychothérapeute que vous rencontrez car l’utilité de cette recherche se répercutera sur le bon déroulement de la thérapie et sur la progression de votre état.
Posez-vous les bonnes questions avant de consulter. Que recherchez-vous ? Une aide ponctuelle à un problème bien ciblé ? Un travail sur vous en profondeur ? Une amélioration de vos rapports avec les autres ? Ou bien vous ne savez pas et êtes en quête de réponses à votre mal-être avec le sentiment profond qu’une aide extérieure est la solution.
Lors de la rencontre avec un psychologue, vous devez vous sentir entendu et observer une certaine empathie de la part de votre thérapeute. Si tel n’est pas le cas, cela ne veut pas dire qu’il est indifférent mais que vous n’êtes pas sensible à la façon dont il manifeste son écoute. La personnalité du patient doit s’accorder avec celle du psychologue.
L’approche qui vous convient
Si vous avez besoin de chaleur humaine, vous attendrez de votre psychothérapeute qu’il pose des questions, montre explicitement qu’il s’intéresse à vous et qu’il utilise une approche basée sur la communication, l’échange, le conseil. L’approche se tournera donc vers des méthodes humanistes ou existentielles, vers l’analyse transactionnelle ou encore les thérapies psychocorporelles.
Ou au contraire si vous êtes désireux de videz votre sac et amener votre réflexion à vous faire changer de manière aidée, le silence d’une approche d’inspiration psychanalytique serait plus adaptée. Le patient opérera un transfert sur le thérapeute qui restera neutre et silencieux pour provoquer la liberté de parole.
Si votre but est d’obtenir des explications et des conseils sur votre personnalité et votre comportement actuel, une approche comportementale et cognitive pourra être proposée. Le choix de l’approche se fera avec le psychologue que vous aurez choisi, qui vous inspirera confiance et saura vous mettre à l’aise selon les méthodes qu’il maîtrise.
Plusieurs approches peuvent fonctionner sur un même patient mais tous les psychologues n’utilisent pas chacune des méthodes qu’il peut exister, chacun ayant sa spécialité. Le lien thérapeutique est comme toute relation, un lien qui se construit.
La relation avec le psy et ses limites
Même si le ressenti optimiste pour la suite de la thérapie peut-être présent dès la première séance, c’est au bout de quelques temps que vous pourrez juger de la relation avec votre psychologue. Il est normal d’être nerveux au début, vous allez confier les parties les plus blessantes de votre existence à un parfait inconnu, lui dévoiler des émotions que même vos amis proches ne connaissent pas.
La relation qui naît entre un psychologue et son patient est très atypique, ce n’est pas une amitié ou même la relation que vous pouvez entretenir avec votre médecin habituel qui, lui, peut se permettre une certaine familiarité et qui souvent soigne une famille entière. C’est une relation paradoxale où l’on a besoin de lui pour se sentir libre. Il connaîtra vos émotions et les éléments qui vous sont le plus intimes tout en gardant une distance dans un but de neutralité bienveillante.
C’est un lien que l’on ne rencontre qu’avec un psychothérapeute. C’est à lui de vous mettre en confiance pour que vous puissiez vous confier car contrairement à l’entourage proche, il n’échangera pas sur sa propre expérience hormis sur sa psychanalyse personnelle s’il en a suivi une. Il faut savoir que dans une thérapie, le temps de parole n’est pas le seul moyen utilisé. Tout le cadre qui va autour est fait pour que la thérapie se déroulent correctement et peuvent même en être des outils. Le paiement est là parce que, certes le psychologue doit bien gagner sa vie mais aussi pour remettre les choses dans leur contexte pour le patient.
Après avoir mis à nu ses sentiments sans se sentir jugé, le patient peut développer une certaine amitié et une dépendance affective envers son thérapeute, le paiement de la thérapie rappelle au patient la distance qui doit être conservée, et que son implication doit être totale car il fait un sacrifice financier pour aller mieux. Les horaires peuvent également être un outil de la thérapie, varier les horaires pour pousser le patient à s’imposer au lieu de s’arranger avec son emploi du temps. La manière dont l’entretien se termine est également importante. Si le thérapeute coupe court au bout du temps imparti peut éveiller en vous un sentiment de frustration (qui peut être volontaire de la part du praticien) ou s’il vous prévient que la séance va se terminer et que les prochains sujets peuvent être déterminés pour reprendre la séance suivante
A la sortie de consultation, vous pouvez vous trouver secoué d’avoir abordé un sujet douloureux ou optimisme du travail effectué. Sortir de consultation encore plus mal peut arriver et n’est pas, là non plus, signe que votre psychologue n’est pas compétent, il ne faut pourtant pas que cela se ressente à chaque consultation, les méthodes utilisées ne sont peut-être pas efficaces pour vous, discutez-en avec votre psychothérapeute qui pourra adopter une meilleure approche.
Et du côté du psychologue ?
Un psychologue doit gérer la mince frontière entre la confiance, l’invitation à la confidence et la familiarité et la prise de position. C’est en cela que son professionnalisme réside. Il est capable d’être empathique tout en restant objectif et extérieur à la situation de son patient. C’est d’ailleurs pour cela qu’il ne consulte qu’à son cabinet et non en dehors.
Il ne rencontre ses patient que dans le cadre de consultations, sa vie privée, le patient la gère seul en appliquant ou non les conseils du thérapeute, les adaptant à la situation et à sa personnalité. Le diagnostic, on devrait plus parler d’entretien préliminaire, va servir de plan de route pour la suite de la thérapie, il va choisir, avec le patient, qu’elle approche utilisée et quel comportement adopter pour mettre le patient en confiance et l’aider à se confier sans méfiance de sa part. Sa neutralité bienveillante doit être ressentie clairement.
Dans les premiers temps, Le patient ne connaît pas les manières de fonctionner du psychologue et interprète son comportement comme il le ferait pour lui-même. Il ne peut pas dire « tel comportement ne veut pas dire que je l’ennuie, c’est une habitude qu’il a ». Il ne le connaît pas encore assez pour cela. C’est donc au thérapeute d’éviter les comportements qui peuvent prêter à confusion : faire attention à la façon de s’exprimer, regarder l’heure trop souvent…
Le premier à analyser l’autre, c’est le patient
Le psychologue reste humain mais le patient va lui analyser le comportement du thérapeute afin de jauger s’il peut avoir confiance ou non. Il va observer où le psychologue regarde lorsqu’il lui parle, s’il prend des notes, s’il pose des questions ou laisse parler sans diriger le sujet…en raison de l’humanité du praticien, il est conseillé qu’il soit lui-même suivi et qu’il maîtrise parfaitement la gestion de ses émotions afin qu’il ne se plaigne pas auprès de ses patients et lui fasse perdre sa crédibilité et qu’il puisse être empathique sans tomber dans la pitié ou une trop forte compassion.
Il ne doit rien révéler de sa vie pour conserver une distance avec son patient. Et le contrôle des émotions exclut le contre-transfert qui nuirait au bon déroulement de la thérapie. Lors de la première séance, le psychothérapeute doit être convaincu de pouvoir trouver une solution qui aidera son patient et ne pas accepter de suivre une personne dont les troubles le touchent de trop prés.
Le psychologue possède aussi ses propres blessures et même s’il ne laisse rien paraître durant les séances, il risque de perdre en objectivité lorsqu’il se sent personnellement concerné par le mal-être du patient.
Prenons un exemple, il ne serait pas judicieux de suivre un patient qui vit mal une séparation lorsque le thérapeute lui-même est en plein divorce. C’est à lui d’adresser le patient à l’un de ses collègues pour le bien à la fois du patient et du thérapeute. De même, il est déconseillé aux psychothérapeutes de consulter si leurs émotions ne sont pas enclines à se tourner vers les autres. Une déprime passagère ou un stress important doit amener le thérapeute à suspendre l’exercice de sa profession pour se soucier de lui-même et pouvoir reprendre ses suivis dans des conditions optimales.